Né en 1964, fondeur de formation, Nicolas Schneider vit à Strasbourg et pratique la sculpture, l'aquarelle et le dessin. Il est responsable de l'atelier moulage de la HEAR de Strasbourg et, depuis 2007, il y est également chargé des expositions et de la professionnalisation. Depuis 1992, il assiste l'artiste Jean-Marc Bustamante.
Certaines des œuvres de Nicolas Schneider font partie des collections Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg et son travail est notamment exposé en France, en Allemagne et en Géorgie.
Ses dessins, qu'il réalise de façon quotidienne dans des carnets dédiés, constituent la matière première de son travail. Ils passent ensuite par le filtre de logiciels numérique de retouche jusqu'à devenir des formes abstraites, ne gardant du dessin d'origine que l'essence. Ces créations sont dans un second temps projetées en grand format. Les formes ainsi obtenues par ce changement d'échelle sont alors reproduites et aquarellées, souvent dans une palette monochrome caractéristique du travail de Nicolas Schneider.
Dans le cas de ses sculptures, les dessins initiaux de l'artiste font l'objet d'un travail manuel durant lequel il en fait surgir le volume et le relief.
L'aquarelle, et le recours à l'eau et au phénomène de dilution en général, occupent une place importante dans la production graphique et matérielle de Nicolas Schneider. Ses œuvres donnent ainsi une impression de flottement, d'altération et de liquéfaction des formes et de la matière, donnant naissance à des objets ou à des figures aux contours flous, parfois inquiétants mais toujours poétiques. L'eau y incarne à la fois le sujet et le matériau principal.
Nicolas Schneider s'inscrit ainsi dans une pratique artistique tenant presque de l'alchimie, en y associant dessin, pigments, eau, matériaux bruts, dans le cadre d'un véritable travail de composition. En outre, l'espace, naturel ou urbain, constitue pour l'artiste une source d'inspiration de prédilection. Il produit ainsi d'authentiques environnements se prêtant à la contemplation, fruits d'une expérience qu'on pourrait qualifier de terrain. Les promenades de l'artiste, durant lesquelles il exécute nombre de ses dessins, sont ainsi une façon pour lui d'appréhender et de s'approprier l'espace qu'il restitue abstraitement dans l'ensemble de son œuvre. La production de Nicolas Schneider se rapproche dans cette mesure d'un travail de cartographe où les courbes et les reliefs des paysages saisis se fluidifient sous l'influence de l'eau et de la matière.
Le processus dans lequel s'engage Nicolas Schneider est donc celui d'une dislocation visuelle où il autorise les éléments à échapper à son contrôle. Les images ainsi dessinées, retouchées, projetées, liquéfiées par l'aquarelle, évaporées par le travail du verre et de la transparence, solidifiées par leur mise en volume, perdent leur substance initiale pour faire émerger du réel des polymorphies troublantes.